Dans une déclaration aux journalistes, Jimmy Cherizier, également connu sous le nom de « Barbecue », chef du puissant gang haïtien G9 Family and Allies (FRG9), a accueilli l’arrivée d’une force de police multinationale pour aider Haïti à retrouver la sécurité. Cependant, il a souligné que leur soutien serait conditionné par l’arrestation des oligarques, politiciens corrompus et vendeurs d’armes qui oppriment les quartiers défavorisés. Il a également mis en garde contre toute violation des droits de l’homme ou toute agression envers le peuple haïtien.
Le chef de gang Cherizier, récemment sanctionné par les États-Unis, le Canada et les Nations Unies pour diverses violations des droits de l’homme, a exprimé son soutien à une force multinationale si elle travaille à rétablir la sécurité et aide à mettre fin à la violence des gangs dans le pays. Il a rappelé les actions passées des forces étrangères en Haïti, mentionnant notamment les soldats uruguayens accusés d’agressions sexuelles et de violences lors de leur mission en 2004, ainsi que l’introduction du choléra dans le pays. Cherizier a averti que de telles actions seraient combattues avec détermination par le peuple haïtien.
Cherizier, qui s’exprimait depuis un chantier de construction à ciel ouvert, a également annoncé une réconciliation avec un autre gang, le Gang Je Pèp (Œil du Peuple), avec lequel le FRG9 s’est battu pour le contrôle du quartier de Bel Air à Port-au-Prince. Cette annonce marque un tournant dans la lutte des gangs en Haïti, où ils semblent désormais prêts à mettre fin aux combats internes et à s’unir pour lutter contre les forces étrangères.
Les appels à une intervention internationale en Haïti se sont multipliés ces derniers mois, notamment de la part du Premier ministre Ariel Henry et du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Des pays comme le Kenya, la Jamaïque et les Bahamas ont exprimé leur volonté de fournir des effectifs de police pour cette force multinationale, tandis que les États-Unis ont promis un soutien financier et technologique. Un sondage récent à montré que la majorité des Haïtiens pense qu’une telle force est nécessaire pour rétablir la sécurité dans le pays.
Le Kenya a proposé de prendre la tête de cette force multinationale et d’enverra une délégation sur place pour évaluer la situation sécuritaire et déterminer les besoins réels. Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait bientôt voter sur une résolution autorisant la mise en place de cette force. Haïti attend avec impatience l’arrivée de ces forces étrangères, dans l’espoir qu’elles contribueront à rétablir la sécurité