Dans une série de mouvements de protestation à travers le pays cette semaine, plusieurs journalistes ont été victimes de violences, suscitant l’appel de l’Association des journalistes haïtiens (AJH) à la protection de ces professionnels de l’information. Cependant, ces incidents déplorables mettent en évidence l’importance cruciale du travail des journalistes pour informer le public.
L’un de ces incidents tragiques a eu lieu le 8 février 2024 à Port-au-Prince, lorsque Jean Marc Jean, journaliste d’un média en ligne, a été atteint au visage par une bonbonne de gaz lacrymogène lancée par un agent de police, entraînant malheureusement la perte de son œil. À Jérémie, deux journalistes ont été blessés par balles et un autre a été violemment battu par des partisans fervents du pouvoir. À travers le pays, les journalistes ont été victimes de brutalités policières ainsi que de la violence d’autres individus.
Les récits déchirants des victimes reflètent leurs souffrances et celles de leurs proches. La mère de Jean Marc Jean, lors de son témoignage poignant à l’émission « Grand Boulevard » de Radio Télévision Caraïbes, a exhibé le badge de son fils maculé de sang ainsi qu’un chapelet. Elle a crié avec désespoir : « Je n’ai pas donné une arme à mon fils. Merci Ariel Henry ». Malheureusement, elle confirme ne pas avoir les moyens pour payer l’opération nécessaire pour soigner son fils.
La ville de Jérémie est particulièrement touchée par ces actes de brutalité envers les journalistes. Un autre confrère journaliste, contacté par téléphone, confirme que les journalistes de Jérémie font face non seulement à la brutalité policière, mais également à celle des partisans zélés du pouvoir. Il explique que les habitants de la zone se sont initialement unis lors du mouvement anti-Ariel Henry. Cependant, après la nomination du délégué Paulimont Michel issu du quartier « Sou Platon » par le gouvernement, les habitants s’opposent aux manifestations et ne souhaitent pas que les protestataires traversent leur zone. Les partisans zélés du nouveau délégué sont armés et prêts à tout, ce qui expose les journalistes à des violences. Notre confrère a même rapporté qu’un journaliste en ligne a été battu par ces partisans zélés.
Face à cette situation alarmante, l’Association des journalistes haïtiens (AJH) appelle à la protection des journalistes et dénonce les actes de brutalité dont ils sont victimes lors des manifestations dans divers départements du pays les 7 et 8 février 2024. Dans une note de presse, l’AJH a répertorié plusieurs cas de violence et condamne fermement ces actes. Selon l’AJH, ces agressions constituent une violation de la liberté de la presse et du droit à l’information, droits garantis par la Constitution haïtienne ainsi que par les traités et conventions internationaux auxquels Haïti est partie prenante.
En cette période de grande confusion et d’instabilité, l’AJH exhorte les journalistes à la prudence, à la vigilance et à la responsabilité dans l’exercice de leur métier. L’association souligne l’importance de faire preuve de professionnalisme et de respecter les règles d’éthique et de déontologie journalistique.
La liberté de la presse joue un rôle essentiel dans une société démocratique, permettant aux citoyens d’accéder à une information fiable et équilibrée. Les journalistes sont les porte-parole du public, chargés de relater les faits et de donner une voix à ceux qui ne peuvent pas s’exprimer. Leur sécurité et leur protection sont donc primordiales pour assurer la libre circulation de l’information.
L’AJH appelle les autorités haïtiennes à prendre des mesures concrètes pour garantir la sécurité des journalistes dans l’exercice de leur travail. Il est crucial que les responsables de ces actes de violence soient identifiés, poursuivis et traduits en justice. La protection des journalistes est non seulement un devoir envers la liberté de la presse, mais aussi un engagement envers les valeurs démocratiques et les droits de l’homme.